Selon une étude INRAE et CHU de Clermond Ferrand, les Français consomment des A.U.T. en grande quantité:
– près d’un tiers de calories/jour pour les adultes et
– 46 % de calories/jour pour les moins de 18 ans .
Mais qu’est ce qu’un A.U.T. :
Les A.U.T. sont des produits fortement modifiés par l’industrie. Ce sont des produit d’entrée de gamme très peu onéreux grâce à (1) la modification, (2) le remplacement et (3) la délocalisation des ingrédients de base;
- perte au passage des nutriments (1), (2);
- acquisition au passage de propriétés néfastes pour la santé (1), (2), (3);
- ingrédients de base d’origine géographique inconnue (3), et donc de régulations inconnues;
- rajout d’ingrédients artificiels (2) ,avec des effets non-testés ou bien douteux sur la santé, comme les codes E (par ex les conservateurs : E200–E299 )
Règle facile pour identifier un A.U.T : sur l’emballage, une longue liste d’ingrédients avec des noms bizarres.
Système Nova de transformation des aliments :
Développé au Brésil par le chercheur Carlos Monteiro, ce système classe les aliments selon leur niveau de transformation (et non seulement selon leurs nutriments). Dans ce système, les A.U.T. sont classés NOVA 4.

Le gros problème de santé publique des A.U.T. :
Or, à ce jour, près de 200 études épidémiologiques convergent dans le même sens : une consommation excessive d’A.U.T. est associée à des risques significativement accrus de dérégulations métaboliques, maladies chroniques et/ou mortalité précoce toutes causes confondues.
1er problème – les ingrédients « codes E » :
Les additifs répertoriés sous leur code E sont plus ou moins néfastes pour la santé. Pour avoir plus d’info sur l’effet délétère chaque code E, voir l’évaluation des additifs alimentaires sur le site QueChoisir.
De nos jours les codes E ayant mauvaise presse, le nom de l’additif peut être aussi listé en clair au lieu de son code E sur l’emballage, et sur le site QueChoisir.
2ème problème – le principe de la MATRICE (Dr Anthony FARDET)
Les A.U.T. reconstruisent un aliment artificiel en pièces détachées avec :
- des additifs cosmétiques (texturants, émulsifiants, modificateurs de goût, colorants..)
- des arômes (naturels, de synthèse et extraits),
- des protéines: isolat de protéines
- des sucres: dextrose, le sucre inverti, le sirop de glucose,
- du gras: graisses hydrogénées , inter-estérifiées
- des fibres certains isolats de fibres
- des procédés technologiques comme la cuisson-extrusion et le soufflage, appliqués surtout aux féculents.
Pour comprendre pourquoi le montage de tous ces ingrédients n’arrive pas à la hauteur d’un aliment non-transformé, il faut comprendre le principe de la matrice :
La santé ne dépend pas seulement de la quantité de nutriments (protéines, lipides, glucides, etc.), mais surtout de la structure globale de l’aliment. Autrement dit, grâce à sa matrice qui équilibre le tout : « Un aliment est plus que la somme de ses nutriments.« (Docteur Anthony FARDET )
Lire également l’article : Aliments ultra-transformés : comment ils modèlent notre agriculture » (The conversation,2024)
Le Dr Anthony Fardet et son équipe ont introduit la notion des 3 Vs à respecter dans le cadre de l’alimentation, pour la santé et l’environnement :
Pour une alimentation saine et durable – La règle des 3 Vs
Végétal | 15% de calories d’aliments animaux |
Vrai | moins de 15% de calories provenant d’A.U.T. |
Varié | de saison et diversifié |
Ces 15% de calories provenant d’A.U.T. sont proposés par le Dr Antony Fardet comme recommandation de santé publique à l’ANSES. Mais, on l’a tous compris, 0% de calories provenant d’A.U.T., c’est quand même mieux:
- pour notre santé (physique et mentale),
- pour l’environnement,
- pour la condition animale,
- pour le revenu de nos petits agriculteurs.
Alors pourquoi ne pas faire passer le message?